22/08/2025 ssofidelis.substack.com  6min #288044

 «Un grand jour à la Maison Blanche» : Trump accueille Zelensky et ses partenaires européens

La paix, c'est la guerre, ou la tendance obsessionnelle de la « coalition des nuls »

Par  Pepe Escobar, le 21 août 2025

L'empire du chaos est en guerre, hybride ou autre, non seulement contre les BRICS, mais aussi contre l'intégration eurasienne.

Il n'aura fallu qu'une seule photo pour immortaliser l'humiliation totale des élites politiques de l'UE en 2025 : la "coalition des nuls", alignés comme une bande d'écoliers apeurés dans le Bureau ovale, réprimandés par la voix de son maître, le directeur d'école reconverti en Monsieur Loyal.

Cette scène a également été décrite avec justesse comme " Trump met l'Europe à genoux".

Le  président Poutine l'avait déjà prédit plus de six mois auparavant :

"Je peux vous assurer que Trump, de par son caractère et sa persévérance, rétablira l'ordre assez rapidement. Et tous, croyez-moi, remueront bientôt la queue au pied de leur maître".

L'humiliation infligée par Trump à la Maison Blanche a scellé le sort et confirmé la tendance obsessionnelle des "dirigeants" de l'UE pour qui "la paix, c'est la guerre" surtout quand il s'agit de la Russie.

Brandissant leur argumentation tordue, ils ne comprennent pas que s'ils continuent d'instrumentaliser l'Ukraine - et ce, bien avant les événements de Maïdan en 2014 - pour harceler et tenter de déstabiliser la Russie à ses frontières occidentales, la Russie ripostera fermement.

Selon la Russie, le concept de "causes profondes" de la tragédie ukrainienne doit être traité de manière approfondie si l'on veut réellement parvenir à une "paix" - trumpienne ou non.

Dans une perspective plus large, cela se traduit par la mise en place d'un nouvel accord d'"indivisibilité de sécurité" entre l'Empire du chaos et la Russie, comme l'avait proposé Moscou en décembre 2021. Cette proposition avait alors été totalement ignorée.

Le nouveau délire de l'EUrotrash Inc. est de s'attribuer la définition des futures frontières entre une Europe réarmée et une Russie qui lui infligera inévitablement une défaite stratégique écrasante.

Trump est-il en mesure, à lui seul, d'imposer une nouvelle réalité stratégique à la coalition des nuls bellicistes sans le sou ? Quoi qu'il advienne de l'Ukraine, Trump, fort de ses revirements et de ses déclarations tonitruantes, souhaite en réalité que l'Europe "contienne" la Russie à l'aide d'un arsenal d'armes américaines outrageusement onéreuses.

Ce qui a changé, c'est que ces guerres éternelles seront menées par la coalition des nuls, pas par les Américains.

À court terme, cette situation révèle également que la seule stratégie possible pour le duo UE-Kiev consiste à survivre à Trump jusqu'aux élections de mi-mandat de 2026, à démolir son bilan et à assurer le retour de la bande de méga-russophobes en 2028.

Quel camp l'emportera ?

Un vieux briscard de l'État profond, membre de la vieille garde au carnet d'adresses bien fourni, résume les pièges qui attendent la Russie :

"La Russie tarde à neutraliser l'Ukraine, permettant ainsi à l'OTAN de relancer ses manœuvres de diversion. Si cette lente offensive permet de sauver des vies, l'OTAN cherche à affaiblir la position stratégique de la Russie dans les Balkans et ailleurs, au risque de faire beaucoup plus de victimes à l'avenir. Si les Slaves des Balkans sont écrasés, la position stratégique globale de la Russie pourrait être affaiblie, avec des conséquences bien plus coûteuses qu'une offensive éclair à la Staline en Ukraine. La Russie doit mettre fin à cette guerre au plus vite et se concentrer sur ses problèmes du sud, dans les Balkans, ainsi que sur les intrigues en cours à Bakou".

Trump ignore bien sûr ces subtilités géostratégiques. Au mieux, il confie à Fox News que "l'Ukraine ne récupérera pas la Crimée" et que "l'Ukraine ne rejoindra pas l'OTAN". Il ne semble toutefois pas s'inquiéter du désir de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni de déployer des troupes en Ukraine dans le cadre du dernier kabuki des "garanties de sécurité". Qui sont pourtant la ligne rouge des lignes rouges selon Moscou.

De plus, espérer que Poutine soit enfin prêt à négocier la "paix" est illusoire. Moscou sait que les faits sur le champ de bataille sont les seuls à pouvoir faire pencher la balance en sa faveur.

Les troupes russes ont atteint la dernière ligne de défense ukrainienne dans le Donbass, à Slovyansk-Kramatorsk. Elles encerclent désormais rapidement des bastions clés près de Pokrovsk et de Konstantinovka. On peut parler d'un tournant stratégique et psychologique. Dorénavant, rien ne semble pouvoir arrêter l'avancée russe.

Ajoutez à cela le  piratage de l'état-major des forces armées ukrainiennes qui a révélé que les pertes de Kiev s'élèvent à 1,7 million de morts et de disparus, un chiffre stupéfiant.

En somme, nous approchons rapidement du moment fatidique où le vainqueur dictera les conditions de la capitulation de l'ennemi. Nul besoin de marcher sur Bankova, dans ce centre de Kiev, et d'y planter le drapeau russe.

Conclure un accord de "paix" bâclé à la Trump serait une grave défaite stratégique pour la Russie, comme abandonner Odessa et Kharkov aux mains du MI6 et des Britanniques. Moscou doit aussi redoubler de vigilance dans le Caucase du Sud, où la Turquie s'efforce de maintenir une influence pan-turque.

L'Empire du chaos est en guerre, hybride et autre, non seulement contre les BRICS, mais aussi contre l'intégration eurasienne. Certaines de ces implications seront certainement débattues lors du prochain sommet de l'OCS à Tianjin, les 31 août et 1er septembre. Poutine, Xi, Modi et Pezeshkian y seront présents.

Un tel sommet devrait convaincre toutes les parties prenantes de l'impératif, pour les BRICS et l'OCS, de défendre l'Eurasie, de mieux coordonner leurs actions et de dynamiser leur coopération, tant économique que géostratégique. La seule voie à suivre consiste à négocier en tant que groupe avec l'Empire du chaos, toujours plus incontrôlable. Poutine et Xi en sont conscients. Lula et Modi commencent à le réaliser.

D'ici là, on ne peut s'empêcher de se dire que Poutine offre à Trump un moyen de sauver la face après sa défaite stratégique en Ukraine.

Mais c'est sans compter avec le bloc "La paix, c'est la guerre" qui n'acceptera jamais un tel scénario. Il ne s'agit pas que de l'EUrotrash Inc., mais aussi des vieilles fortunes atlantistes, des acteurs clés de la finance internationale et des néoconservateurs morts-vivants, mais pas encore tout à fait enterrés.

La Russie, la Chine, les BRICS/SCO doivent être en alerte rouge 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Le front "la paix, c'est la guerre..." est déjà en train de muter en front NBT (menaces nucléaires, biologiques et terroristes). La Russie semble disposer de l'arme imparable susceptible de neutraliser tout agresseur. Le front NBT, lui, ne dispose au mieux que des maigres atouts du condamné à mort.

Traduit par  Spirit of Free Speech

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